38ÈME PARALLÈLE

L’ASSOCIATION

L’association est une association loi 1901, elle a été fondée en 2004 dans la ville de Rives en région Rhône-Alpes, suite à l’initiative de plusieurs personnes dont des bboys (breakeurs), mais aussi des musiciens et des skateurs. Le nom « 38eParallèle » a été choisi en référence au numéro de département de l’Isère (38). « Parallèle » définit notre vision de la culture Hip-Hop et notre état d’esprit.

PHILOSOPHIE

Le but de l’association est de revendiquer le mouvement Hip-Hop à travers des manifestations culturelles et mettre en avant ses codes et ses valeurs fondamentales. Elle a donc pour vocation de promouvoir et dynamiser le Hip-Hop sous toutes ses formes.

ACTIONS CULTURELLES

L’association agit  à travers 3 mécanismes:

L’événementiel : Organisation de festivals, battles, jam, voyages culturels, soirées…
– La transmission  : Mise en place de cours, stages (Breaking, Locking, Popping et Graffiti) et mise à disposition d’espaces Bboying. 
Le crew
: Parallel Steps est composé de membres qui forment le pilier de l’association.

LA CULTURE HIP HOP


Le Hip-hop est un mouvement culturel urbain.
D’un point de vue étymologique, le « Hip » signifie en argot américain la débrouillardise intelligente et le « Hop » signifie aller de l’avant.
En conséquence, le mouvement Hip-hop est un mode de vie qui consiste à évoluer sur le plan social d’une manière pertinente et positive. La naissance de la culture Hip-hop est liée au contexte socio-économique américain.


1. Contexte socio-économique des années 1960

Cet art de rue est né dans les années 1970 aux États-Unis dans la ville de New York. C’est la conséquence du contexte économique et social précaire des communautés afro et latino-
américaines.

En effet dans les années soixante, les industries quittent les quartiers (Bronx, Harlem, Brooklyn), se délocalisent pour s’installer dans des parcs industriels en banlieue New-yorkaise (principalement au nord).

La ségrégation raciale étant institutionnalisée, les Blancs quittent les quartiers pour suivre le travail et habiter aux alentours des usines. La politique de l’urbanisme conduit à
la destruction des immeubles anciens plutôt qu’à leurs restaurations.

Rapidement, la valeur immobilière chute dans ces ghettos où les conditions de vie se dégradent fortement.

La communauté́ afro et latino-américaine reste parquée dans les quartiers, repliée sur elle-même, pendant que les Blancs profitent du « rêve américain ». L’harmonie entre ces deux ensembles se brise peu à peu où un clivage sociétal s’installe sur le critère racial. Ces ghettos sont de plus en plus négliges par l’État.

L’instabilité́ sociale, le banditisme urbain et le trafic de drogue font partie du quotidien des quartiers de New York dès les années 1970.
Certains endroits, contrôlés par des gangs, sont difficilement accessibles pour la police, les ambulances, et deviennent peu à peu des zones de non droit.

L’espoir du rêve libéral américain s’évapore dans ces quartiers qui sont livrés à eux-mêmes.


2. Effets de la ségrégation raciale

  • Mouvement politique

Des groupes identitaires se forment progressivement dans les ghettos revendiquant l’égalité́ des droits, la reconnaissance d’une identité́ noire et luttant contre le racisme. Pour résumer, l’abrogation de la ségrégation raciale institutionnelle.
Ce sont, soit des mouvements politiques pacifistes (Black Muslims de Malcom X et Black Power dirigé par Martin Luter King) soit révolutionnaires (Black Panters).
Toutes ces organisations sont réprimées par l’ordre, infiltrées et démantelées par le F.B.I et leurs leaders assassinés.
Toutes les manifestations pacifistes sont automatiquement interdites et fortement réprimandées par la police. Les chiens sont lâchés sur la foule et toutes personnes interpellées terminent en prison.

  • Mouvement artistique

En parallèle, la revendication politique de la communauté́ des ghettos américains se fait à travers l’art.
En effet, la musique noire américaine s’impose à travers le soul et la funk avec des artistes tel que James Brown ou Stevie Wonder. Ces artistes utilisent le support musical
dans un état d’esprit positif pour exprimer leurs protestations sociétales.
La culture Hip-hop nait de ce genre musical positif, revendicatif.

 

3. La naissance du Hip-hop

Accéder aux conservatoires pour comprendre les tenants et aboutissants de la musique noire (soul et funk), apprendre à composer en maîtrisant les instruments et prendre des
cours de chant avec des experts n’est pas accessible à la population vivant dans les ghettos américains avec l’entrée onéreuse de ces écoles.
En effet, ces familles sont fortement impactées par le chômage, devenu la norme dans ces quartiers.
C’est pourquoi au sein du Bronx, des fêtes de quartiers se mettent en place progressivement.

  • Le DJing :

Au début des années soixante-dix, l’art du Djing se met en place dans des « block parties », de fêtes de quartiers improvisées.
C’est en parallèle aux manifestations politiques dans les années soixante que certains habitants du quartier branchèrent leurs postes stéréo dans la rue diffusant la musique noire américaine.
La population du ghetto se retrouvait alors pour danser et faire la fête dans une ambiance conviviale.
Le Disc-Jockey (DJ), armé de deux platines, d’une table de mixage et d’un amplificateur, passait des disques vinyles.
Le mouvement se créée, en mixant le DJ faisait des breaks entre deux morceaux, c’est à dire qu’il prenait un court extrait d’une œuvre (de quelques secondes) pour en faire une
boucle rythmique ;
Cela avait pour but de maintenir le public en haleine en amorçant le prochain titre musical.
Cela a donné́ lieu à une sonorité́ jusqu’ici inconnu, un nouveau style musical basé sur des résonances soul, funk, reggae, disco sur un rythme linéaire.

  • Le Break Dance :

Le « Break Dance » est né dans cet environnement. C’est un de style de danse Hip-hop, il est caractérisé par son aspect acrobatique et ses figures au sol.
Un danseur de Breakdance est appelé́ B-boy pour un homme et B-girl pour une femme.
A cette époque, personne ne parlait de « Break-Dance ». Le terme d’origine était «Breaking » ou encore « B-boying ».
Ce terme a été créé par les médias américains au début des années 80, à la suite des différents films cinématographiques tels que Beat Street, Breakin, Flash Dance ou encoreWild Style.
Ce terme a ensuite été popularisé à l’échelle planétaire, toujours par le biais des médias.

On l’utilise alors partout dans le monde sous le terme de « Break Dance », à la télé́, dans les journaux et autres magazines, à la radio…

Quelques mouvements de base de Breakdance :
– Les Toprocks :
Pas de préparation debout du B-boy avant sa descente au sol.
– Les Footworks :
Construction ou pas de danse exécuté́ au sol.
L’un des premiers mouvements au sol inventé est le six-pas (ou six step) : rotation (peu importe le sens) en 6 pas, avec le haut du corps (de la tête au bassin) qui ne bouge pas, le danseur doit toujours rester sur la même ligne et rester de face. Certains danseurs y ajoutent des variantes qui reflètent une particularité́ de leur identité́.
– Les Freezes :
Une position statique sur une ou plusieurs parties du corps, qui peut aller de la position élémentaire du baby freeze à des formes plus évoluées alliant souplesse et inventivité́. Le baby freeze est une position statique les coudes à chaque extrémité́ de la cuisse, la tête et
les mains posées au sol.
– Les Phases (power move) :
Les mouvements les plus acrobatiques et aériens du break dance, ces techniques s’appuient sur des mouvements circulaires répétitifs des jambes. C’est un mouvement des
plus difficiles à exécuter.
Le Thomas (flare) est l’une des phases difficiles : il s’agit d’utiliser la rotation des jambes avec le bassin (en écart qui tourne autour du buste / bras) avec pour appui les mains.

  • Le MCing :

Vu le succès de ces manifestations publiques, les DJ se sont rapidement entourés de maîtres de cérémonie afin de chauffer le public pendant les breaks.
Cette discipline, aussi appelée MCing, laissait la liberté́ aux MC’s de s’exprimer en rythme et en rime d’une manière généralement improvisée (freestyle). Il devient rapidement complémentaire du DJing.

  • Le Graffiti :

Un graffiti est une inscription ou une peinture réalisée sur des murs, des monuments ou des objets situés sur l’espace public.
Les graffitis existent depuis des époques reculées, dont certains exemples remontent à la Grèce antique ainsi qu’à l’Empire romain et peuvent aller de simples marques de griffures à des peintures de murs élaborées.
Dans les temps modernes, la peinture aérosol et les marqueurs sont devenus les plus utilisés.
Cet art est devenu une importance et a révolutionné́ la culture Hip-hop.
Les graffitis, dans la culture Hip-hop, sont très souvent porteurs de messages. Son appartenance à un groupe, sa révolte, son indignation, etc., sont parmi les messages qu’ils
tentent d’illustrer et ce, la plupart du temps avec succès.
Il ne faut cependant ne pas confondre graffiti et « tag », tous deux faisant partie de la culture Hip-hop.
Le graffiti est une forme d’art complexe et élaborée, illustrant personnages et lettrages divers avec détails alors que le « tag » est une signature habituellement associée à un artiste grapheur particulier ou au groupe auquel il adhère.
Les grapheurs étaient régulièrement, dans les « blocks parties », ils étaient invités à venir peindre leurs œuvres dans une ambiance festive, au rythme des membres présent : Dj’s,
Mc’s, rappeurs et danseurs.


4. Le mouvement Hip-hop

Alors que les conflits entre gangs font rage dans les ghettos New-yorkais, des personnes se mobilisent en utilisant le Hip-hop comme support constructif pour lutter contre la criminalité́ inter-quartier et proposer un outil accessible à tous afin de s’échapper du vice de la rue.
C’est pourquoi en 1973 un ancien chef de gang (Bronx River Projects), Kevin Donovan (qui a pour nom Africa Bombaataa), a créé́ un mouvement sous le nom de The Organisation.
Ce groupe a pour but de réunir différentes personnes d’une même zone de quartier s’exprimant à travers la musique, la danse ou la peinture.
Dès 1975 et suite à l’assassinat d’un des membres fondateurs de The Organisation (Soulski), ce mouvement change de nom pour devenir la Zulu Nation.

La Zulu Nation est structurée administrativement, porteuse de valeur telle que la non-violence avec un slogan : « Peace ! Love ! Unity, Get busy ! Moove ! Having fun ».

Cette organisation créée des manifestations gratuites à un rythme régulier dans la rue principalement ou dans des établissements publics voir privés.

Au lieu de s’affronter en utilisant des armes à feu entre personnes de quartier différents, elle organise des Battles (compétitions) de danse, de Djing, de graffiti et de MCing où le
public évalue les prestations des différents crews (équipes) en utilisant l’applaudimètre.

La Zulu Nation est à l’origine de l’évolution du MCing vers le rap, où des personnes écrivent des textes et les scandent sur des compositions de DJ (en utilisant le sampling).
Des Battles de rap voient le jour. La rue devient le lieu d’exposition du mouvement Hip-hop.

Fin 1970, des grands labels constatent que le rap est le nouveau style musical. Le premier rappeur qui signe chez un Major (Mercury) vient de Harlem. C’est Kurtis Blow.
Il est classé dans le Top 5 avec son single « The Breaks » en 1980. Désormais le rap est le nouveau courant musical et dépasse rapidement les frontières.

Une Zulu Nation officielle est créée en France dans les années 1980, respectant par conséquent ses codes et ses valeurs avec en sa tête le Dj français Dee Nasty. Le mouvement hip hop débarque en France avec dans un premier temps la popularisation et la médiatisation du volet danse.


Conclusion

Le mouvement Hip-hop est né aux États-Unis dans un contexte socio-économique précaire ciblant les communautés afro et latino-américaines.

La ségrégation raciale institutionnalisée provoque au milieu des années soixante, des manifestations qui finissent dans le sang. L’art était la solution pacifique pour faire passer
des messages politiques.

De plus, les Streets Parties (fêtes Hip-hop dans la rue) permettaient aussi aux personnes des ghettos de s’affronter et de développer l’esprit de compétition d’une manière pacifiste et non-violente. Les arts Hip-hop servent entres autres, à décharger toute la pression du quotidien dans un esprit créatif et artistique.

Pour en savoir plus sur la culture Hip hop voir lien suivant : Ressources du Théâtres en dracénie, http://www.theatresendracenie.com/educ_09_10/DP/DPhiphop.pdf

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